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Libération

Tronche napolitaine des «25» sur la Constitution

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publié le 28 novembre 2003 à 2h05

Naples envoyé spécial

C'est dans une atmosphère de crise que se retrouvent, aujourd'hui et demain à Naples, les ministres des Affaires étrangères des 25 pays de l'Union élargie. A deux semaines du sommet au cours duquel doit être, en théorie, adopté le projet de Constitution européenne, leur «conclave» ne s'ouvre pas sous les meilleurs auspices. Car la mise «entre parenthèses» du pacte de stabilité et de croissance mardi, à la suite du refus de Berlin et de Paris d'appliquer des règles budgétaires jugées trop contraignantes, pourrait avoir définitivement plombé l'avenir du texte concocté sous la houlette de Valéry Giscard d'Estaing.

Directoire. Les capitales les plus opposées à ce texte, en particulier Madrid et Varsovie, ont vu dans cette crise la confirmation de leurs craintes d'un directoire franco-allemand : «Ce qui s'est passé [...] prouve que la Pologne a raison, que l'Espagne a raison, que les pays qui pensent comme nous ont raison et ils sont de plus en plus nombreux», a clamé le Premier ministre polonais, Leszek Miller. Pour lui, la façon dont l'Allemagne et la France ont réussi à bloquer le fonctionnement du pacte conforte ceux qui redoutent un «possible diktat» des grands pays au sein de l'UE : «Nous, on peut nous menacer et nous épingler, les grands, non.» José Maria Aznar, le Premier ministre espagnol, est tout aussi exaspéré. Comment dès lors convaincre l'Espagne et la Pologne d'accepter la répartition du pouvoir prévue par cette Constitution qui, pour faciliter