La Grande-Bretagne fait un retour en force «au coeur de l'Europe», selon l'expression que Blair employait en 1997. Elle a donné son feu vert, mercredi à Berlin, au cours d'une discrète réunion avec l'Allemagne et la France, à la création d'un «quartier général» autonome vis-à-vis de l'Otan, capable de diriger des opérations sur le terrain. Londres rejoint ainsi le projet de défense européenne opérationnelle, lancé en avril, par Berlin, Paris, Bruxelles et Luxembourg. Projet qui avait particulièrement irrité les Américains, soucieux de garder le contrôle militaire de la «Vieille Europe». Mais l'Allemagne et la France ont dû faire des concessions : on ne parlera plus d'un «quartier général», qui aurait pu faire de l'ombre à l'état-major de l'Otan (Shape), mais de «cellule de planification opérationnelle». Elle sera placée au sein du comité d'état-major de l'UE, qui pour l'heure ne s'occupe que de planification stratégique. Un officier de liaison du Shape y siégera en permanence. Les trois pays veulent aussi créer une cellule européenne au sein du Shape pour monter des opérations recourant aux moyens de l'Otan (type Macédoine). Enfin, le projet de Constitution sera amendé sur deux points : la «clause de défense mutuelle» sera subordonnée à l'Otan et les «coopérations structurées» permettant à une minorité de pays d'aller plus vite dans l'intégration militaire devront être approuvées par le Conseil des ministres de l'UE. Ce compromis a été présenté vendredi soir à Naples.
(à Napl