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Libération

Des urnes au goût de cendres pour la paix nord-irlandaise

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publié le 29 novembre 2003 à 2h06

Londres de notre correspondant

C'était le scénario catastrophe redouté par Tony Blair et son homologue irlandais, Bertie Ahern. En Irlande du Nord, les opposants protestants au processus de paix sont sortis, vendredi, vainqueurs des élections à l'Assemblée provinciale. En début de soirée, le Parti démocratique unioniste (DUP) totalisait 30 sièges contre 27 à son rival modéré, le Parti unioniste d'Ulster (UUP). Son chef de file, Ian Paisley (lire ci-dessous), devrait en théorie partager le pouvoir avec l'aile politique de l'IRA, Sinn Féin, qui, à la faveur du scrutin, est devenu le premier parti catholique de la province (24 élus). Mais le bouillant pasteur a d'ores et déjà annoncé qu'il n'avait pas l'intention de «travailler avec des meurtriers».

Avant même de connaître les résultats définitifs, Tony Blair et Bertie Ahern ont tenu un sommet de crise à Cardiff, au pays de Galles. Le fragile édifice mis en place il y a cinq ans par les deux Premiers ministres reposait sur les deux formations modérées d'Irlande du Nord, l'UUP, côté protestant, et le Parti social-démocrate du travail (SDLP), côté catholique. Leurs chefs respectifs, David Trimble et John Hume, avaient obtenu conjointement le prix Nobel de la paix après la signature, en avril 1998, de l'accord dit du vendredi saint. Le premier n'a pas été reconduit à la tête de l'exécutif nord-irlandais et le second a quitté depuis deux ans le devant de la scène politique. Dans ce système très complexe de transfert des voix, son mou