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Libération

La diplomatie française à Quai pour vingt-quatre heures

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Pour protester contre les baisses de crédits, le ministère des Affaires étrangères observe un jour de grève.
publié le 1er décembre 2003 à 2h08

Face aux rames de papier qui diminuaient dangereusement, on a commencé par ne plus jeter les feuilles utilisées d'un seul côté et à écrire au dos. Puis on s'est mis à photocopier recto verso. Mais les fonctionnaires, peu habitués à ce maniement, se sont quelque peu embrouillés. Après trois jours de quasi-pénurie dans les services centraux du Quai d'Orsay, le mois dernier, les rames de papier sont enfin arrivées. En raison de restrictions budgétaires de dernière minute, les commandes avaient été retardées.

Pour la première fois de son histoire, le ministère français des Affaires étrangères est touché par un mouvement de grève. Afin de protester contre les baisses de crédits, les six syndicats ont appelé à un arrêt de travail de vingt-quatre heures, ce 1er décembre, ainsi qu'à une manifestation à Paris, devant le Sénat qui examine le budget 2004 des Affaires étrangères. Tous les personnels sont concernés, des ambassadeurs jusqu'aux agents de catégorie C (le grade le plus bas), en France comme à l'étranger, ainsi que les 6 000 enseignants des lycées français de par le monde.

En raison de l'exaspération ambiante, le mouvement devrait être bien suivi. La grève se déroulant en fonction des fuseaux horaires, elle a débuté hier aux Fidji et en Nouvelle-Zélande et s'achèvera demain matin à Vancouver (Canada). Les fonctions essentielles de l'Etat devant continuer d'être assurées, les consulats et les ambassades, même en grève, devaient travailler partiellement. A Varsovie, le personnel