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Libération

Le rêve de Giscard prend l'eau à Naples

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Paris et Berlin semblent les seuls à soutenir le projet de Constitution de l'Europe élargie.
publié le 1er décembre 2003 à 2h08

Naples envoyé spécial

«Je quitte Naples plus préoccupé que je n'y suis arrivé», a lâché, un peu abattu, Joschka Fischer, samedi après-midi, à l'issue du «conclave» des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Cinq consacré à la future Constitution européenne. L'Allemagne et la France sont, de fait, de plus en plus isolées dans leur soutien inconditionnel au texte de la Convention présidée par Valéry Giscard d'Estaing. Le temps où un accord franco-allemand suffisait à emporter la décision semble bien loin. La délégation française qui, vendredi, affichait un optimisme de béton, en a rabattu après deux jours de débats. «J'ai indiqué que nous devons tout faire pour éviter un échec, qui affaiblirait gravement l'Union européenne», a dramatisé, devant les médias, Dominique de Villepin.

Certes, personne n'attendait un déblocage sur les questions institutionnelles à Naples : ce sont les chefs d'Etat et de gouvernement qui décideront de la répartition du pouvoir dans l'Union élargie lors de leur sommet, les 12 et 13 décembre à Bruxelles. La présidence italienne de l'UE s'était d'ailleurs bien gardée de mettre sur la table une proposition de compromis sur les deux principaux points de contentieux : la taille de la future Commission et l'introduction d'un nouveau système de vote au Conseil des ministres. Néanmoins, le débat qui a eu lieu samedi matin montre que le rapport de forces condamne les propositions de la Convention.

La Commission européenne. Le «projet VGE» propose de limiter à