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Libération

A Samarra meurtrie, la colère gronde.

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Les Américains prétendent y avoir tué 46 combattants irakiens. La population dément.
publié le 2 décembre 2003 à 2h09

Samarra envoyé spécial

La ville sainte est sans cesse survolée par deux hélicoptères américains qui épient tous ses faits et gestes. A l'entrée, les gardes de sécurité irakiens sont sur le qui-vive et cachent leurs visages derrière de gros passe-montagnes. A l'intérieur, la colère bouillonne. Dans la rue de la Banque, l'artère principale où a été tendue la principale embuscade. Devant l'hôpital, où l'on découvre quatre voitures calcinées. Près de la mosquée voisine, où un obus a tué trois fidèles à l'heure de la prière du soir. Dimanche, une bataille rangée s'est déroulée en plein coeur de Samarra (110 km de Bagdad). Elle a duré de 13 heures jusqu'au crépuscule. Selon le directeur de l'hôpital, elle a fait 8 morts dans la population et 61 blessés. Un bilan américain confirme le chiffre des pertes civiles et affirme que 46 «combattants» irakiens ont aussi trouvé la mort. Seul problème : les Américains n'ont été capables de montrer aucun corps des assaillants, ce qui rend leur bilan peu crédible. L'affrontement de Samarra, comme l'a reconnu un officier supérieur, demeure cependant le plus important depuis que George W.Bush a salué, le 1er mai, la fin des «opérations militaires majeures» en Irak.

Embuscades. Chaker Mahmoud, le seul journaliste de la ville, a assisté à la bataille depuis l'immeuble de son hebdomadaire Manara ­ créé après la chute du régime. Selon son témoignage et celui de plusieurs habitants, un engin blindé américain a d'abord sauté sur une mine, samedi, près du