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Libération

Laurent Gbagbo «débordé» par ses propres troupes

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publié le 2 décembre 2003 à 2h09

On pourrait appeler cela le «théorème de Gbagbo». Lorsque le président ivoirien joue la carte de l'apaisement, comme lors de son allocution télévisée de jeudi, son intervention se traduit par un brusque accès de fièvre chez ses partisans. Les Français gardent ainsi en mémoire les violences, fin janvier à Abidjan, qui ont suivi l'approbation du bout des lèvres par le chef de l'Etat ivoirien des accords de paix de Marcoussis. Cette fois, les incidents du week-end ont été marqués par une nouveauté inquiétante : ce ne sont plus seulement les «jeunes patriotes», ces farouches partisans du Président, toujours prêts à se mobiliser quand leur mentor paraît en difficulté, qui sont montés en première ligne, mais des militaires des Forces armées nationales de Côte-d'Ivoire (Fanci).

Incident. Samedi soir, des soldats loyalistes, accompagnés par des centaines de «patriotes» faisant office de «boucliers humains», ont tenté de forcer le dispositif militaire français, dans le centre du pays, pour «libérer Bouaké», la deuxième ville du pays contrôlée par les rebelles depuis septembre 2002. Depuis le début de la crise, c'est le premier incident de ce type entre les hommes de l'opération Licorne et les Fanci (lire ci-contre).

Dimanche soir, alors que le président Gbagbo s'était rendu auparavant dans le centre du pays pour ramener à la raison ses hommes, un groupe d'officiers faisait irruption dans les studios de la télévision nationale à Abidjan. Le lieutenant Zadi, issu des commandos parachutis