La partie de poker menteur continue entre le président ivoirien Laurent Gbagbo et Paris. Alors que la communauté française d'Abidjan redoute une nouvelle flambée de violences, suite au regain de tension ces derniers jours, l'Elysée a indiqué, hier, que «le principe» de la visite à Paris de Laurent Gbagbo, prévue à la mi-décembre, était «arrêté». Arrêté, mais conditionné : «Une telle rencontre ne prendrait naturellement de réelle signification que si la situation se stabilise», a indiqué la porte-parole de l'Elysée. Cette réserve pourtant toute diplomatique ne manquera pas d'exaspérer un peu plus les «patriotes», qui accusent l'ancienne puissance coloniale d'humilier en permanence les Ivoiriens, du moins ceux qui soutiennent le chef de l'Etat. Leur leader, Charles Blé Goudé, a appelé, hier, à un «sit-in de 24 heures» devant la base militaire du 43e Bima d'Abidjan pour contraindre les soldats français à «quitter la ligne de front». Malgré ses 4 000 hommes déployés sur le terrain, entre les rebelles et les forces loyalistes, la France n'a d'autre choix que d'agiter la perspective de ce rendez-vous parisien pour garder le contact avec un président ivoirien toujours aussi imprévisible. Le souvenir des violences antifrançaises qui avaient suivi, il y a dix mois, l'adoption des accords de Marcoussis par les acteurs de la crise ivoirienne, reste la hantise de Paris. Bien que cette poussée de fièvre nationaliste ne se soit soldée par aucune victime côté français, l'alerte avait été c
L'imprévisible Gbagbo invité sous condition à Paris
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par Thomas Hofnung
publié le 3 décembre 2003 à 2h10
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