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Libération

Aznar pénalise le sécessionisme basque

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Le Premier ministre menace de prison ceux qui convoquent un référendum séparatiste.
publié le 4 décembre 2003 à 2h11

Madrid de notre correspondant

«Trois ans de prison pour celui qui convoquerait un référendum, c'est une énormité qui prêterait à rire si elle n'était pas réelle ! Aznar se trompe lourdement : ce n'est pas en appliquant la politique de la canonnière que l'on va résoudre quoi que ce soit.» Le socialiste basque Patxi Lopez ne décolère pas contre les récentes mesures annoncées par le gouvernement Aznar contre le nationalisme basque. Le Premier ministre espagnol a fait de ce thème son principal fonds de commerce électoral, accusant l'actuel gouvernement régional basque de «faire le jeu du terrorisme de l'ETA». Vendredi soir, le ministre de la Justice, José Maria Michavila, a annoncé une réforme du code pénal prévoyant que toute personne qui organise une consultation populaire sera passible d'une peine de trois à cinq ans de prison et d'une interdiction d'occuper tout mandat public pendant six à dix ans.

Coup de poing. Cette mesure vise directement le nationaliste basque modéré Juan José Ibarrexte, qui dirige l'exécutif régional, au nom du Parti nationaliste basque (PNV). Après avoir, fin septembre, présenté au Parlement basque un plan sécessionniste par étapes, il a assuré, le 20 octobre, que sa proposition serait soumise à «référendum» d'ici au printemps 2005 «auprès de la société basque». En soi, le «projet Ibarretxe» n'est pas viable, puisque, d'après la Constitution, il devrait au préalable être ratifié à la majorité des deux tiers aux Cortès (la Chambre des députés), où le Par