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Libération

L'Europe lorgne les ventes d'armes à la Chine

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En visite à Pékin, Schröder s'est dit favorable à la levée de l'embargo.
publié le 4 décembre 2003 à 2h11

Pékin de notre correspondant

Gerhard Schröder a-t-il gaffé ou a-t-il délibérément mis les pieds dans le plat ? Le chancelier allemand, en visite à Pékin, s'est prononcé pour la levée de l'embargo sur les ventes d'armes de l'UE à la Chine, instauré dans la foulée de la répression de la place Tiananmen, en juin 1989. Il a été aussitôt critiqué en Allemagne par les défenseurs des droits de l'homme, notamment chez les Verts, membres de la coalition gouvernementale : «C'est une erreur, non seulement à cause de la question des droits de l'homme en Chine, mais aussi à cause de la situation tendue entre la Chine et Taiwan», a déclaré l'écologiste Christa Nickels.

Mais la déclaration du chancelier ne doit rien au hasard. Elle répond d'abord à une demande chinoise : en octobre, dans un Livre blanc consacré aux relations entre la Chine et l'UE, le gouvernement de Pékin a réclamé la levée rapide de cet embargo et l'élimination des «obstacles à une plus grande coopération bilatérale dans les domaines de l'industrie et des technologies militaires». Schröder a répondu rapidement à cet appel. Pour se rattraper à l'égard de son opinion, il a réclamé hier plus de liberté sur l'Internet chinois : un coup à droite, un coup à gauche...

Le chancelier n'est pas le seul en Europe à demander la levée de l'embargo. Il exprime, de fait, la position des principaux «grands» pays de l'UE, y compris la France et le Royaume-Uni. Paris ne cache plus depuis plusieurs mois son soutien à cette mesure, même si la