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Libération

«Mieux vaut pas de Constitution qu'une Constitution mutilée»

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publié le 6 décembre 2003 à 2h13

Bruxelles (UE) de notre correspondant

Plutôt la crise qu'un compromis au rabais ! Les conventionnels, c'est-à-dire les rédacteurs du projet de Constitution européenne, se sont retrouvés exceptionnellement, vendredi, à une semaine du Conseil européen de Bruxelles censé adopter ce texte, pour exprimer leur inquiétude. On les comprend : les vingt-cinq ministres des Affaires étrangères de l'Union, réunis depuis le 4 octobre au sein de la Conférence intergouvernementale (CIG), ont consciencieusement «détricoté» le projet qu'ils ont élaboré durant dix-huit mois, comme l'a dénoncé Valéry Giscard d'Estaing, essayant de le vider de sa substance. «Mieux vaudrait une absence de Constitution qu'une Constitution mutilée», s'est exclamé l'ancien président de la Convention européenne, sous les applaudissements des représentants des Parlements nationaux et européen.

Eteindre. Pour l'ancien président de la République, «une Constitution mutilée enfermerait l'Europe dans une structure inadaptée, et éteindrait pour longtemps la confiance des Européens en l'avenir de l'Europe». Curieusement, le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, dont le pays préside l'Union, et qui assistait à la réunion, a surenchéri : «Il vaut mieux ne pas avoir de Constitution, et rouvrir un débat au sein de la société civile européenne plutôt que d'amoindrir progressivement les résultats de la Convention. L'Italie n'acceptera pas un compromis au rabais», d'autant moins «qu'il n'y a pas une majorité d'Etats- memb