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Libération
Analyse

Une campagne électorale manipulée

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Le pouvoir impose ses candidats par des pressions médiatiques, financières et politiques.
publié le 6 décembre 2003 à 2h13

A trois mois de la présidentielle, les législatives de dimanche devraient être l'ultime démonstration de la capacité de Vladimir Poutine à verrouiller tous les leviers du pouvoir. Les résultats sont connus d'avance, assurent tous les observateurs russes. La popularité du président, perçu comme un nouvel homme fort garantissant la stabilité, reste au beau fixe avec plus de 70 % de taux d'approbation. Et, pour la première fois, soutenu personnellement par le chef de l'Etat, qui a quitté le rôle d'arbitre au-dessus de la mêlée dans lequel s'était complu Boris Eltsine, le parti du pouvoir, Edinaïa Rossia (Russie unie), devrait s'emparer de la majorité absolue des sièges à la Douma, ce qui n'avait jamais été le cas lors du mandat de son prédécesseur.

Télévision partisane. «Le problème principal en Russie ne réside pas dans le décompte des voix mais dans tout ce qui précède l'élection, explique Nikolaï Petrov, politologue au centre Carnegie, notamment l'élimination des candidats qui menacent le Kremlin. Le vote lui-même est plutôt démocratique, mais le choix est limité.» La compétition est inégale, en particulier l'accès aux médias, repris en mains au cours de ces trois dernières années. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a, dans un rapport publié lundi, noté le «clair parti pris» des chaînes publiques russes en faveur d'Edinaïa Rossia (17 % de temps d'antenne toujours positif ou neutre, plus 40 % de temps indirect au travers de la c