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Libération

L'Italie bat le pavé pour ses retraites

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Plusieurs centaines de milliers de personnes ont protesté samedi contre la réforme du gouvernement Berlusconi.
publié le 8 décembre 2003 à 2h14

Rome de notre correspondant

Après une grève générale de quatre heures, le 24 octobre, les trois principales syndicales italiennes, la CGIL (à majorité ex-communiste), la CISL (catholique) et l'UIL (socialiste) ont tiré, samedi, une nouvelle salve contre le projet de réforme des retraites du gouvernement Berlusconi. Derrière une banderole unitaire proclamant : «Défends ton avenir», plusieurs centaines de milliers de personnes (1,5 million selon les organisateurs) ont ainsi longuement défilé dans les rues de Rome pour protester contre un texte qui prévoit, entre autres, d'augmenter la durée de cotisation nécessaire pour partir en retraite. Si le projet est adopté, à partir de 2008, il faudra ainsi justifier de quarante annuités ou être âgé de 65 ans pour les hommes (60 pour les femmes) pour avoir droit à un régime de retraite à taux plein, alors qu'actuellement la loi permet de cesser le travail à 57 ans avec trente-cinq ans de cotisations.

«Même sans eux». «Seul un dément peut imaginer un travailleur de 65 ans au volant d'un bus ou se rendant à l'usine à 4 heures du matin», a tonné Luigi Angeletti, secrétaire général de l'UIL. «Berlusconi devrait écouter la rue», a renchéri Guglielmo Epifani, le leader de la CGIL. Alors que, l'an passé, la réforme du droit des licenciements, soutenue par Silvio Berlusconi, avait divisé le monde syndical, cette fois, CGIL, CISL et UIL (11 millions d'adhérents à elles trois, dont près de la moitié de retraités) ont défilé côte à côte, estimant qu