Rome de notre correspondant
Il se dit en faveur d'une évacuation unilatérale de territoires palestiniens. Y compris des quartiers arabes les plus à l'est de Jérusalem, aujourd'hui englobés dans les limites municipales israéliennes. Il veut «conserver 80 % de juifs et 20 % d'Arabes» dans l'Etat d'Israël, afin d'échapper à un «Etat binational, auquel ne rêvaient pas [ses] parents lorsqu'ils sont arrivés ici, en 1933». Dans un entretien avec le quotidien populaire Yédioth Aharonot du 5 décembre, Ehud Olmert, 58 ans, vice-Premier ministre et ministre de l'Industrie et du Commerce, ne cache pas qu'il a «le coeur brisé» à renoncer à des pans entiers de sa doctrine. Mais, reconnaît-il, «notre tâche est de préserver [...] l'existence souveraine d'un Etat juif fort en terre d'Israël».
Salué par la gauche et aussitôt vilipendé par la droite, l'ancien maire de Jérusalem (1993-2003), candidat à peine déguisé à la succession de Sharon, est l'un des «princes» du Likoud, nourri au lait de l'idéologie d'Israël s'étendant sur «les deux rives du Jourdain». Sa «conversion» publique s'est affichée le 30 novembre, devant le tombeau de David ben Gourion, à l'occasion du trentième anniversaire de sa mort. Remplaçant Sharon au pied levé, il a fait l'éloge du fondateur de l'Etat d'Israël aussi comme celui qui a su «s'adapter aux possibilités du moment». Et de citer Ben Gourion : «Entre l'intégralité de la terre d'Israël sans un Etat juif ou un Etat juif sans l'intégralité de la terre d'Israël, nous av