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Libération

Russie: la percée nationaliste

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publié le 9 décembre 2003 à 2h15

Moscou, de notre correspondante

Les quatre partis russes qui seuls entrent à la Douma après les élections de dimanche ont tous un point commun : le nationalisme. Les deux partis à n'avoir aucun élément national dans leur programme, Iabloko (libéral) et l'Union des forces de droite (SPS), ont été éliminés du jeu politique. Les quatre partis sortis des urnes professent leur nationalisme sur différents registres. Edinaïa Rossia, le parti du pouvoir, veut une Russie forte, comme le prône le président Vladimir Poutine. Grand perdant de l'épreuve, le parti communiste surfe sur la nostalgie de l'empire soviétique disparu.

Fibre ethnique. Les deux révélations du scrutin, le LDPR (parti libéral-démocrate, extrême droite) de Vladimir Jirinovski, qui a rallié le vote protestataire, et Rodina (Patrie, populiste) du tandem Sergueï Glaziev-Dmitri Rogozine, qui a mordu sur l’électorat communiste, sont plus virulents et jouent la fibre ethnique et le désir de puissance. «Nos politiciens ont longtemps ignoré les thèmes nationaux, et le LDPR et Rodina s’en sont emparés», remarque Constantin Zatouline, de l’Institut de la Communauté des états indépendants (ex-républiques de l’URSS). La montée de la xénophobie et la multiplication des agressions contre les minorités visibles (étudiants africains, marchands asiatiques et caucasiens) sont les signes les plus manifestes de la persistance de sentiments chauvins dans la population. Minimisés par l’Etat, ils sont habituellement imp