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Libération

Feu vert de Tokyo pour l'envoi de soldats en Irak

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Première depuis 1945, des troupes nippones iront dans un pays où les combats continuent.
publié le 10 décembre 2003 à 2h16

Tokyo de notre correspondant

Trois jours après le retour au pays des corps des deux diplomates japonais tués en Irak, le Premier ministre Koizumi a annoncé hier que son gouvernement avait entériné la décision d'envoyer des troupes dans le sud-est du pays. Probablement en janvier ou février. «Une mesure historique.» C'est la première fois depuis 1945 que Tokyo s'apprête à envoyer des troupes (600 à 1 000 hommes de l'armée de terre) dans un pays où des combats se poursuivent.

Pour l'heure, les Japonais ­ inquiets des récentes déclarations d'Al-Qaeda menaçant six pays dont le Japon ­ ne veulent pas entendre parler d'un déploiement de leurs soldats en Irak. D'après un sondage publié vendredi par le Yomiuri, seuls 7,5 % d'entre eux soutiennent l'idée. Mais pour Koizumi, «ému aux larmes» et «très remonté», dit-on à Tokyo, par la perte des deux diplomates, il n'est pas question de répéter le scénario de l'après-première guerre du Golfe, quand son pays avait signé à Washington un chèque de 13 milliards de dollars au titre de «solidarité à l'effort de guerre et à la libération du Koweït».

L'annonce d'hier a provoqué un tollé parmi les pacifistes et l'opposition. Le mois passé, le gouvernement avait en effet affirmé qu'au regard de l'instabilité persistante en Irak, il avait remis «à plus tard» l'envoi de personnels des forces de défense. Heurtés par ce «revirement», des manifestants ont protesté hier devant la Diète. La décision est d'autant plus controversée qu'aux yeux des juristes et