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Libération

Irak : les antiguerre privés de contrats

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Le Pentagone a dressé la liste des pays qui pourront participer à la reconstruction du pays.
publié le 11 décembre 2003 à 2h16

Washington de notre correspondant

Au printemps, le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, avait prévenu que les pays qui s'opposaient à la guerre en Irak subiraient des «conséquences». L'heure de celles-ci a sonné : un document, signé vendredi par le numéro 2 du Pentagone, Paul Wolfowitz, faucon en chef et intellectuel de la bande des néoconservateurs, exclut de 26 gros contrats irakiens les entreprises des pays qui s'étaient opposés à la guerre : France, Allemagne, Russie, Canada... L'enjeu est lourd: les contrats, qui concernent la remise sur pied de l'électricité, du pétrole, de l'eau, des routes et de l'armée irakienne, pèsent pour 18,6 milliards de dollars. La liste des 61 pays éligibles aux contrats (qui n'oublie personne, pas même Palau ou Tonga) est dressée en annexe du document. L'Union européenne est coupée en deux : 13 pays sont sur la liste, 12 en sont exclus.

Certes, les exclus ne doivent pas être surpris : les Etats-Unis avaient prévenu avant la guerre que ceux qui ne suivraient pas George W. Bush n'auraient pas voix au chapitre lors de la reconstruction. Après tout, il s'agit de l'argent du contribuable américain. Mais la directive Wolfowitz, alors que la Maison Blanche semble actuellement vouloir apaiser les relations internationales, fait des vagues. Le Premier ministre adjoint du Canada, John Manley, a déclaré que Washington ne pouvait accepter d'une main «l'argent des contribuables canadiens» (Ottawa a offert 190 millions de dollars pour la reconstructio