Menu
Libération

Le populiste Blocher entre au gouvernement suisse

Article réservé aux abonnés
Vainqueur des législatives d'octobre, il a été élu hier au Conseil fédéral.
publié le 11 décembre 2003 à 2h16

Genève de notre correspondant

Le tribun zurichois Christoph Blocher, figure de proue de la droite nationaliste et populiste, a été élu hier au gouvernement suisse. Ce self-made man, fils de pasteur devenu l'un des hommes les plus riches de Suisse, a terminé sa brève allocution devant le Parlement, qui venait de le désigner par un vibrant appel au Seigneur : «Que Dieu nous assiste», a-t-il lancé. Une fois de plus, il a joué la carte du catastrophisme et du nécessaire «redressement» du pays qu'il prétend incarner. Son élection traduit le déplacement de l'électorat vers les thèses nationalistes, souverainistes, antieuropéennes et xénophobes, qui s'était produit lors des législatives du 19 octobre.

Gouvernement divisé. Inquiet devant le recul du pouvoir d'achat et le thème de l'insécurité martelé par la droite nationaliste, plus d'un Suisse sur quatre (26,6 %) avait voté pour le parti de Blocher, l'Union démocratique du centre (UDC). Blocher gouvernera avec deux représentants du Parti socialiste, deux radicaux (droite) et un démocrate-chrétien (centre droit), sans que l'on sache comment pourra fonctionner un gouvernement divisé sur toutes les questions essentielles : Blocher est un fervent opposant à l'adhésion de la Suisse à l'Union européenne, à la loi sur l'asile, à la légalisation du cannabis, que défendent certains, si ce n'est la plupart, des autres ministres. Sur les questions sociales, telles que l'assurance maternité, l'assurance maladie et l'assurance chômage, Blocher se