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Libération

Remise en liberté surprise en Allemagne

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Soupçonné de soutien à Al-Qaeda, un Marocain a été disculpé et relâché.
publié le 13 décembre 2003 à 2h19

Berlin de notre correspondante

La spectaculaire remise en liberté, jeudi à Hambourg, du Marocain Abdelghani Mzoudi, soupçonné d'avoir soutenu l'organisation Al-Qaeda dans les attentats du 11 septembre, n'a pas fini de faire des vagues judiciaires. Entamé il y a quatre mois, le procès a brusquement changé de cours lorsque le tribunal de Hambourg a reçu un fax de la police criminelle allemande (BKA). Dans ce document, le BKA met en avant la déposition d'un «informateur» ­ dont l'identité n'a pas été révélée ­ affirmant que quatre personnes faisaient partie de ce que l'on a appelé la «cellule terroriste de Hambourg» : Ramzi ben al-Shaiba, Mohammed Atta, Ziad Jarrah et Marwan al-Shehhi. «Ces quatre personnes, assure l'informateur, n'ont à aucun moment parlé à d'autres d'opérations effectives ou de la formation d'une cellule terroriste pour attiser la guerre sainte.»

Autrement dit, Abdelghani Mzoudi, mais aussi le Marocain Mounir el-Motassadeq, condamné en février à quinze ans de prison par le même tribunal, n'auraient pas été informés des plans du 11 septembre. En vertu de ces nouveaux doutes, le tribunal de Hambourg a prononcé la relaxe de Mzoudi. Le cas d'El-Motassadeq, actuellement en prison, pourrait être étudié dès lundi.

Fort mécontent du déroulement des événements, le procureur fédéral a immédiatement fait appel de la relaxe auprès de la cour suprême fédérale, estimant que le témoin à décharge avait tout intérêt à blanchir ses amis de Hambourg dans le but de brouiller les pi