Face à cette nouvelle flambée de violences, qui aurait fait une vingtaine de morts, un Abidjanais ne cache pas sa lassitude : «On avait le casse-tête chinois, on devrait homologuer le casse-tête ivoirien.» Dans la nuit de jeudi à vendredi, le siège de la télévision nationale à Cocody, un quartier chic de la capitale économique ivoirienne, aurait fait l'objet d'une «tentative d'attaque», explique le secrétaire général de la radio télévision d'Etat, Jean-Paul Dahil. Les assaillants, dont l'identité reste sujette à caution, circulaient à bord d'une voiture tout terrain et de plusieurs gbakas (des minibus utilisés pour le transport en commun). Selon Kadet Bertin, conseiller du président Laurent Gbagbo, les incidents auraient éclaté lorsque les gendarmes ont voulu contrôler leurs occupants: ces derniers «se sont mis à tirer, les gendarmes ont riposté». Deux autres quartiers populaires excentrés, Anyama et Abobo, ont été le théâtre d'événements similaires, d'après la télévision. Le dernier bilan, vendredi soir, faisait état de 18 morts parmi les assaillants, d'un mort chez les militaires, la télévision évoquant aussi une victime civile.
«Brigade Ninja». Qui se cache derrière cette énième tentative de déstabilisation en Côte-d'Ivoire? Les autorités se montrent peu prolixes à ce sujet. Selon Kadet Bertin, certains des agresseurs étaient vêtus de maillots noirs portant l'inscription «Brigade Ninja», le nom d'une milice pro-Gbagbo. Mais des journalistes, qui se sont rendus sur les lieu