Pékin de notre correspondant
Xu Zhiyong est né il y a trente ans dans le district chinois de Minquan, ce qui signifie «pouvoir du peuple»... Devenu juriste, il ironise sur ce lieu de naissance prédestiné, dans la province centrale du Henan, pour expliquer son engagement actif en faveur d'un état de droit et d'un plus grand espace démocratique en Chine communiste.
Raisonnable. Ses détracteurs le jugent naïf et estime qu'il sert de caution à un régime qui répugne à faire des réformes politiques. Xu Zhiyong rétorque qu'il vaut mieux changer la Chine par des «petits pas», qu'il faut être «raisonnable aujourd'hui pour faire progresser le pays»... Fidèle à cette logique, ce professeur de droit constitutionnel à l'université des télécoms de Pékin était, mercredi dernier, candidat indépendant à un siège de député à l'assemblée du district de Haidian, le quartier des universités et du high-tech, au nord de la capitale chinoise. Les résultats des élections n'étaient toujours pas connus, vendredi.
La suite de l'histoire dira si ce scrutin, d'ordinaire sans intérêt et sans enjeu, et qui attire cette fois une attention particulière, constitue l'un de ces «petits pas» vers l'ouverture, ou si c'est un jeu de dupes dans lequel seront tombés quelques intellectuels qui ont pris leurs désirs pour la réalité. En tout cas, Xu Zhiyong et une poignée d'autres «indépendants» de quelque renommée ont fait campagne pour rallier les suffrages des électeurs.
Pas de grands meetings ou de campagnes d'affiches