Rome de notre correspondant
Silvio Berlusconi tente de minimiser la portée du geste du président de la République, Carlo Azeglio Ciampi. Mais c'est un véritable camouflet que le chef de l'Etat vient d'infliger au président du Conseil en refusant de signer, lundi soir, la réforme de l'audiovisuel adoptée le 2 décembre. Comme la Constitution l'y autorise, Ciampi a renvoyé à l'examen du Parlement le texte qui prévoyait, entre autres, de sauver l'une des trois chaînes de télévision du Cavaliere.
Perte consistante. En vertu d'une sentence de la Cour constitutionnelle, Rete 4 devait en effet, au nom du pluralisme et de la concurrence, quitter, d'ici le 1er janvier, le réseau hertzien et passer sur satellite, avec une perte consistante en termes publicitaires. La loi Gasparri, du nom du ministre de la Communication, prévoyait, elle, de renvoyer cette mesure à 2006. Ciampi, qui avait déjà, il y a quelques mois, adressé un message au Parlement pour la défense du pluralisme de l'information, a donc demandé aux Chambres de vérifier si la nouvelle loi «est en conformité avec la sentence de la Cour constitutionnelle».
Reprenant nombre d'observations de l'opposition de gauche, Carlo Azeglio Ciampi a également remis en cause l'un des points cruciaux de la loi Gasparri, à savoir la modification des normes antitrust. La réforme prévoit en effet de revoir l'actuelle loi de 1990 sur l'audiovisuel, qui précise qu'aucun groupe ne peut détenir plus de 30 % des recettes publicitaires télévisuelles. S