Jérusalem de notre correspondant
Ariel Sharon, qui, dans son programme électoral, voulait, d'un seul mouvement, apporter «la paix et la sécurité», a choisi, hier, d'invoquer la sécurité, afin de mieux faire accepter aux Israéliens des sacrifices que le processus de paix suppose. Y compris sur les colonies, et pas seulement sur les implantations «illégales», sous la forme d'un «redéploiement», euphémisme pour démantèlement. Dans ce but, si, «au bout de quelques mois», la «feuille de route» pour un règlement du conflit israélo-palestinien ne produit pas ses effets, Israël entamera, de manière unilatérale, un «programme de séparation» d'avec les Palestiniens.
Au cours d'une prestation de vingt minutes, en clôture de la conférence d'Herzlia sur la «sécurité et les priorités nationales» d'Israël, devenue le rendez-vous obligé des élites politiques, militaires, économiques du pays, le Premier ministre israélien a délivré un véritable discours à la nation. Il a précisé d'emblée qu'il se tient pour «engagé par la "feuille de route"», qui comprend des engagements mutuels des deux parties.
«Programme clair, logique, accepté par les Israéliens, les Palestiniens, les Etats-Unis et la majorité du monde», «mais, sans sécurité», a-t-il précisé, «nous ne pouvons parvenir à une véritable paix». «Nous ne transigerons pas sur la lutte contre le terrorisme que doit mener la partie palestinienne. Ils doivent faire ce qui leur est imparti.» Pour sa part, Israël s'engage à «continuer à donner des fac