Bruxelles (UE) de notre correspondant
Valéry Giscard d'Estaing veut donner du temps au temps. Il est vrai que l'ancien président de la Convention européenne, désormais «immortel», en a à revendre. Il a plaidé, hier, à Bruxelles, pour que les 25 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union reviennent «calmement et sans précipitation au projet de Constitution», après les élections européennes de juin 2004. «Fin 2004, début 2005», a précisé l'académicien.
Loin de lancer un cri d'alarme, après le fiasco du sommet de Bruxelles, VGE cherche à calmer le jeu. Il craint manifestement que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets : il faudra un minimum de temps pour que l'Espagne et la Pologne, qui ont posé leur veto à la Constitution pour conserver leur pouvoir de blocage au sein du Conseil des ministres de l'UE, réfléchissent aux conséquences de leur geste. «Il faut que la situation mûrisse», a-t-il souligné, accompagné de ses deux anciens vice-présidents, le Belge Jean-Luc Dehaene et l'Italien Giuliano Amato. Les trois hommes qui ont dirigé durant seize mois les travaux de la Convention estiment qu'il faut d'autant moins gâcher cette seconde et sans doute dernière chance, «que l'on n'est pas passé loin d'un accord» le 13 décembre à Bruxelles. Les Vingt-Cinq n'ont «pas remis en question 90 % du texte élaboré par la Convention».
VGE reconnaît que le tempo a peut-être été trop «ambitieux» : «On ne peut précipiter le rythme d'adaptation des nouveaux Etats membres, qui ont besoin d