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Libération

En Irlande du Nord, la police fait du tri dans ses képis

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Depuis l'accord de paix de 1998, elle tente de changer son image d'aile du parti unioniste.
publié le 22 décembre 2003 à 2h25

Belfast envoyé spécial

Dans le hall, près d'un arbre de Noël illuminé de guirlandes électriques, les mots «ouverture», «respect», «transparence», «honnêteté» défilent sur un écran muet. Une affiche vante un «service plus proche de la population». La nouvelle insigne, fruit d'un laborieux compromis, trône au-dessus de l'accueil. Autour d'une étoile à six branches, tous les symboles d'une île déchirée se bousculent : couronne d'Angleterre, lyre et trèfle irlandais flanqués, pour faire bonne mesure, d'une balance de justice, d'une branche d'olivier et de la torche du progrès.

Néanmoins, à l'extérieur, ce sont les mêmes bâtiments gris hérissés d'immenses antennes et entourés de rangées de grillage. Les visiteurs sont soumis à une sécurité tatillonne et ne peuvent faire un pas sans être accompagnés par un officier. Malgré le cessez-le-feu observé par l'IRA, le siège de la police reste la cible des dissidents de tous bords et ressemble toujours à un camp retranché. Une même ambiance de caserne règne sur cette hauteur de l'est de Belfast. Des gens en uniforme déambulent entre des préfabriqués. Un gardien à l'entrée parle de son frère légionnaire dans le sud de la France. Il y a deux ans, l'ancienne gendarmerie, le Royal Ulster Constabulary (RUC), a cédé la place à la Police Service of Northern Ireland (PSNI). Un changement de nom qui devait inaugurer une nouvelle approche de la sécurité, plus conforme au processus en cours. Créé en 1922, après la partition de l'île, le RUC est resté