Des milliers de Kurdes ont manifesté, hier à Kirkouk (nord de l'Irak), réclamant le rattachement à la région kurde de cette importante ville pétrolière. La manifestation est la plus importante depuis le renversement du régime dans cette cité peuplée aussi de Turcomans et d'Arabes amenés là par le défunt régime dans le cadre de sa politique d'arabisation des zones kurdes. Avec cette démonstration de force, les Kurdes veulent conforter leur poids dans un futur Irak fédéral. Les manifestants, quelque 10 000 selon les organisateurs, s'étaient massés dans le centre-ville, répétant en kurde «Kirkouk, Kirkouk, coeur du Kurdistan» et «Nous réclamons le fédéralisme pour le Kurdistan».
Les manifestants brandissaient des drapeaux kurdes, rouge, blanc et vert, avec un soleil jaune au milieu, mais aucun drapeau irakien. Certains agitaient aussi un énorme drapeau américain. «Nous voulons le retour des déplacés expulsés par Saddam Hussein et nous voulons faire de Kirkouk la capitale du Kurdistan», a déclaré un manifestant, Ferhad Moustapha, alors que les habitants arabes de la ville regardaient le défilé depuis leurs fenêtres. Des peshmergas (combattants kurdes) en armes et des forces de défense civile irakienne encadraient la manifestation.
La ville de Kirkouk n'avait pas été intégrée dans la région kurde, créée par Saddam en 1975, ni dans la zone kurde sous protection de l'ONU qui, depuis 1991, échappait au contrôle de Bagdad. Le 20 décembre, les deux partis kurdes, le PDK de Massoud Barza