Menu
Libération
Interview

La Hongrie, élève modèle de l'Europe

Article réservé aux abonnés
publié le 23 décembre 2003 à 2h26

Budapest envoyé spécial

La Hongrie redoute plus que tout d'être assimilée à la Pologne qui a fait capoter, avec l'Espagne, le projet de Constitution européenne le 13 décembre dernier. Dans un entretien accordé à MTV, la télévision publique magyare, au quotidien allemand Financial Times Deutschland, au journal économique italien Il Sole 24 Ore et à Libération, Peter Medgyessy, à la tête d'un gouvernement social-démocrate depuis mai 2002, explique que son pays est, au contraire, un élève modèle, prêt à tout pour être au coeur de l'Europe de demain. Le Premier ministre martèle ainsi à plusieurs reprises que son pays de dix millions d'âmes «veut être dans l'avant-garde».

Une ambition que beaucoup, à Bruxelles, considèrent comme légitime : la Hongrie a incontestablement gagné ses galons de pays europhile lors du Sommet de Bruxelles des 12 et 13 décembre en jouant le jeu de la négociation et en plaidant pour davantage d'intégration. Avec la Slovénie, la République tchèque et la Lettonie, elle est citée, par les dirigeants de la «vieille Europe», parmi ceux qui pourraient faire sans problème partie d'une «nouvelle Union», aux côtés des pays fondateurs, plus étroite et plus intégrée, au cas où le projet de Constitution européenne ne serait pas adopté.

«Vite et loin». Cependant, Peter Medgyessy met en garde contre la tentation de lancer sans plus attendre une «Europe à deux vitesses» : «Il ne faut pas enterrer l'Europe des 25 ou des 27, c'est trop tôt. C'est seulement si cela ne marche