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Libération

Prolifération : mea culpa du Pakistan

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Le gouvernement d'Islamabad a reconnu avoir fourni des équipements nucléaires à l'Iran.
publié le 24 décembre 2003 à 2h26

Le Pakistan vient de reconnaître quasi officiellement qu'il avait fourni des équipements nucléaires à l'Iran. «Certains éléments laissent penser que des individus ont pu être guidés par l'ambition ou l'appât du gain», a dû expliquer, hier, le porte-parole du gouvernement d'Islamabad, avant de promettre que des «mesures seront prises à leur encontre». Après l'Iran, qui accepte les inspections internationales, et la Libye, qui désarme, voici le Pakistan du président Musharraf qui entreprend de faire le ménage chez lui. La guerre américaine d'Irak a fait entrer la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive (ADM) dans une phase particulièrement dynamique.

Soupçonné depuis longtemps d'être l'un des principaux pays «proliférateurs» en matière d'armes atomiques, le Pakistan est aujourd'hui contraint de reconnaître les faits, même si son gouvernement indique qu'il «n'a jamais participé à une prolifération». La formule prête à sourire. Les services de renseignements occidentaux et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) semblent avoir la preuve que le Pakistan a bien vendu des centrifugeuses à l'Iran. Cet équipement sert à enrichir l'uranium indispensable à la fabrication d'une arme. C'est l'Iran lui-même qui en aurait informé l'AIEA en octobre dernier, selon le New York Times.

Le Pakistan avait d'autres clients. D'abord, la Corée du Nord, avec laquelle il échangeait de la technologie nucléaire contre des missiles de longue portée... sans doute transpor