Paris a affiché sa «satisfaction» après l'annonce du retour des ex-rebelles ivoiriens, désormais appelés Forces nouvelles, au gouvernement de réconciliation présidé par Seydou Diarra. Le Premier ministre, désigné au terme de la table ronde de Marcoussis (janvier 2003) visant à mettre fin à l'état de guerre civile, va pouvoir accélérer le désarmement des combattants, mais aussi présenter pour approbation les réformes prévues (code de la nationalité, statut foncier et code électoral). Coincé entre le président Gbagbo, qui joue la montre, et les Forces nouvelles, qui lui reprochent sa pusillanimité, Seydou Diarra tire un bilan pour Libération.
Le retour des rebelles au gouvernement signifie-t-il qu'ils ont obtenu satisfaction ?
Depuis septembre, les Forces nouvelles mettaient en avant quatre problèmes : la radiotélévision, les ministères de la Sécurité et de la Défense, la question de la délégation du pouvoir et celle de la sécurité. Aujourd'hui, on peut dire qu'il y a une satisfaction globale. Le président Gbagbo m'a laissé le soin de construire ma stratégie de façon autonome sans interférence.
Laurent Gbagbo vous paraît-il déterminé à appliquer Marcoussis ?
Le président Gbagbo était hésitant au départ, parce qu'il ne comprenait pas très bien l'accord. Il a dit que c'était comme s'il avalait de l'huile de ricin quand il était gosse et fermait les yeux parce que c'est amer. Cette période est révolue, aujourd'hui le Président est dans la droite ligne, il ne parle plus de Marcoussis