Rome de notre correspondant
A l'issue du Conseil des ministres, le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, a, hier, apposé sa signature au bas du texte qui permet à sa télévision commerciale Rete 4, l'un des fleurons de Mediaset, de rester sur le réseau hertzien au moins jusqu'à la fin avril. L'ancien juge anticorruption et leader du parti d'opposition Italie des valeurs, Antonio Di Pietro, a sèchement commenté : «Ce décret a les caractéristiques d'un coup d'Etat.»
Alors qu'il n'a toujours pas résolu son conflit d'intérêt malgré sa promesse solennelle, faite au printemps 2001, de séparer ses activités publiques de ses affaires privées «en l'espace de cent jours», Silvio Berlusconi a ainsi empêché que sa troisième chaîne aille sur satellite, avec les pertes publicitaires qu'un tel transfert aurait comportées. En vertu d'une sentence de la Cour constitutionnelle, Mediaset devait, en effet, au nom du pluralisme et de la concurrence, se libérer d'ici au 1er janvier prochain de l'une de ses trois télévisions hertziennes (parallèlement Rai 3, la troisième chaîne publique, devait abandonner tout recours à la publicité).
Début décembre, Silvio Berlusconi et les hommes de Mediaset pensaient avoir échappé au couperet en faisant approuver au Parlement une nouvelle loi sur l'audiovisuel, très controversée, prévoyant notamment un sursis pour Rete 4 sur réseau hertzien. C'était sans compter sur l'avis du président de la République, Carlo Azeglio Ciampi, qui, le 15 décembre dernier,