L'ingénieur métallurgiste Abdoul Qadeer Khan, héros national et père de la bombe atomique pakistanaise, a-t-il vendu à l'Iran, en 1987, les plans d'une centrifugeuse permettant d'enrichir l'uranium nécessaire à la fabrication d'armes nucléaires ? A-t-il réédité ce transfert de technologie avec la Corée du Nord au cours des années 90, et, si oui, l'a-t-il fait de son propre chef ou bien avec l'aval d'Islamabad ? Ces questions, auxquelles tente de répondre depuis des années l'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA) et plusieurs pays occidentaux, ont conduit cette semaine les autorités pakistanaises à placer A.Q. Khan sous surveillance et, à l'instar de plusieurs de ses collègues du programme nucléaire pakistanais, à le soumettre à un interrogatoire. Il apparaît, selon des sources citées par le New York Times, que l'Iran et la Libye ont livré des informations sur leur programme nucléaire, indiquant que les centrifugeuses iraniennes et libyennes sont de même conception que celles du Pakistan dont les plans ont été à l'origine volés aux Pays-Bas par A.Q. Khan.
Documents sensibles. L'ingénieur pakistanais est né à Bhopal, en Inde, en 1936, dans une famille modeste. Citoyen indien depuis la partition de l'Inde britannique, en 1947, il n'émigre au Pakistan qu'en 1952. Installé à Karachi, il poursuit ses études en 1961 en Allemagne et en Belgique. Il obtient un doctorat de métallurgie en 1972, de l'université catholique de Louvain, épouse une Britannique et est embauché pa