Bagdad envoyé spécial
La capitale irakienne s'est réveillée à l'aube, hier, jetée à bas du lit par une volée de roquettes. Elle s'était endormie tard, la veille, bercée par le son du canon. La coalition le craignait, la résistance l'avait promis, à Bagdad, pour Noël, on allait voir ce qu'on allait voir. «Les terroristes vont frapper avec des actions spectaculaires, contre des cibles hautement symboliques», prévenait un porte-parole de l'armada américaine qui laissait entendre que «des renseignements solides» auraient été recueillis lors de la capture de Saddam Hussein. Le quidam irakien n'en savait probablement guère plus long mais fanfaronnait tout autant. «L'affront à notre président ne restera pas impuni», jurait cet ancien membre de la police secrète reconverti dans les petits trafics. Rendez-vous était donc pris sur le pré et ce sont les Américains qui ont tiré les premiers.
«Prendre les devants.» Dès la tombée du jour, mercredi, jusque tard dans la nuit, les chars de la 4e division, appuyés par de l'artillerie, des hélicoptères et même de l'aviation, ont pilonné palmeraies, terrains vagues ou décharges publiques autour de Bagdad. «Positions à partir desquelles les rebelles tirent sur la ville au mortier», assure le commandement américain. L'opération, baptisée «Poigne de fer», se devait de montrer que ses troupes gardaient «l'initiative» et savaient «prendre les devants» en «secouant la guérilla». Au matin, les soldats venaient à peine de réintégrer leurs casernes et le