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Libération

Musharraf, rempart branlant contre la menace islamiste

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publié le 26 décembre 2003 à 2h28

Quelles conséquences aurait pour le Pakistan, puissance nucléaire, la disparition du président Musharraf ? La question mérite d'être posée, ne serait-ce qu'en raison de l'enjeu. Celui-ci avait été résumé, en 1999, par Anthony Zini, alors chef d'état-major américain pour le Moyen-Orient : «Musharraf est notre dernière chance avant que les islamistes mettent la main sur l'arme nucléaire.» Une formule choc, mais qui résume assez bien les convoitises des forces islamistes sur le pouvoir pakistanais. Le programme nucléaire, lancé en 1974 par Ali Bhutto, avait, dès ses origines, l'objectif de produire une «bombe islamique». L'Arabie Saoudite avait d'ailleurs participé généreusement au financement du programme. L'arme atomique (testée en 1998) est aujourd'hui aux mains du général-président Musharraf, qui, lui, ne parle pas de «bombe islamique». Au Pakistan, où la démocratie n'est jamais parvenue à s'implanter en cinquante-cinq ans, l'alternative est donc entre un pouvoir militaire qui joue avec le feu, et une opposition islamiste, siglée MMA, qui a remporté, aux dernières élections, un grand nombre de sièges au Parlement. Protestant contre l'étendue des pouvoirs du dictateur-président, le MMA paralyse, depuis, le fonctionnement du Parlement.

Si Musharraf est un rempart, il apparaît aujourd'hui bien faible, puisque dépendant de son incroyable baraka qui lui a permis d'échapper de très peu à trois tentatives d'assassinat en l'espace d'un an et demi, dont la dernière hier (lire encadré