Une coopération étroite mais inégalitaire. En matière de lutte contre le terrorisme, les relations entre la France et les Etats-Unis sont excellentes, mais c'est Washington qui donne le ton. Rien d'étonnant à cela. Le 11 septembre a eu lieu aux Etats-Unis, et ce pays reste la cible principale d'Al-Qaeda. Les moyens américains en matière de renseignement sont, par ailleurs, sans commune mesure avec ceux dont dispose la France. Les effectifs de la CIA sont quatre fois plus importants que ceux de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), sans compter le FBI ou la NSA, chargée des écoutes.
Pourtant, les Etats-Unis prennent très au sérieux la collaboration avec les services français, même lorsque les gouvernements se déchirent. «Les gens de la CIA sont pragmatiques. Ils vont chercher le renseignement chez ceux qui l'ont», explique-t-on à la DGSE. Dès le lendemain du 11 septembre, les services français ont ouvert leurs fichiers à leurs homologues américains.
Or, en la matière, la France est assez bien placée. «Nous nous occupons du terrorisme islamique depuis plus longtemps que les Américains. Pour eux le premier déclic a été l'attentat contre le World Trade Center en 1993», assure un spécialiste français. Dès les années 80, la France a en effet été confrontée à des attaques terroristes en provenance du Moyen-Orient (Liban, Iran), puis aux conséquences de la guerre civile en Algérie.
Les services français ont depuis lors accumulé une grande expérience de cette mouvance.