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Libération

Urnes nauséabondes en Serbie

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Les ultranationalistes donnés favoris pour les législatives, dimanche, sur fond de ras-le-bol.
publié le 27 décembre 2003 à 2h28

Belgrade de notre correspondante

Des petites fermes aux murs décrépis de part et d'autre d'un chemin boueux. Au loin, dans la brume, se devinent les grandes barres grises des immeubles de Novi Beograd, la grande cité «modèle» construite aux temps du socialisme triomphant. C'est un no man's land entre ville et campagne en lisière de la capitale où l'on survit de petits trafics et d'un peu d'agriculture pour compléter les maigres salaires des emplois publics. A Batajnica et à Ugrinovac, deux bourgs tout proches, tout le monde s'apprête à voter pour le Parti radical serbe (SRS, ultranationaliste) aux législatives anticipées de dimanche.

Ras-le-bol. Ici, le SRS n'a pas besoin d'inonder les murs avec des affiches aux couleurs du parti, frappées de son nouveau slogan : «Radicalement mieux». Le vote SRS est une façon de crier son ras-le-bol aussi bien contre le pouvoir en place que contre l'Occident. Le parti entend ainsi capitaliser la colère d'un électorat écoeuré par un processus de transition bancal après la chute du régime de Slobodan Milosevic, en octobre 2000, un taux de chômage dépassant 30 % et «des salaires africains pour des prix européens». Il joue aussi sur la colère des Serbes face au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), imposé par les Occidentaux .

«Ce n'est pas plus dur que pendant la guerre et l'embargo, mais nous pensions qu'avec la démocratie il y aurait des aides de l'Occident et que la vie serait vraiment meilleure», soupire Mirko, ancien fon