Belgrade de notre correspondante
La transition démocratique serbe s'enlise, rongée par l'héritage d'une décennie de guerres et de nationalisme. Trois ans après la chute, en octobre 2000, de Slobodan Milosevic, une majorité de la population rêve toujours plus à l'Europe mais les législatives anticipées d'hier traduisent le malaise d'un pays, déjà déstabilisé par l'assassinat, en mars 2003, du Premier ministre Zoran Djindjic, réformateur et pro-occidental. Les partis démocratiques qui avaient renversé, main dans la main en octobre 2000, l'homme fort de Belgrade, affrontent en rangs dispersés et antagoniques les ultranationalistes de Vojislav Seselj, l'ancien allié de Milosevic, dont la remontée n'est pas sans inquiéter l'Occident.
«Les pays dans lesquels les démocrates démantèlent rapidement les institutions héritées du régime précédent se développent plus vite», souligne Milic Milovanovic, professeur à la faculté d'économie de Belgrade. Les successeurs de Milosevic ne l'ont pas fait. C'est ce qui a causé la rupture de la coalition et la paralysie de la vie politique. Vojislav Kostunica, président du Parti démocratique de Serbie (DSS) a tenu tête, pendant deux ans, au Premier ministre serbe, Zoran Djindjic, notamment en maintenant en fonction le chef d'état-major de l'armée, le général Nebojsa Pavkovic, qui avait été nommé par Milosevic. Aujourd'hui, ce général, inculpé de crimes de guerre par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), avec trois autres offici