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Libération
Reportage

Dix ans après, les rangs désertés des zapatistes du Chiapas.

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L'échec du dialogue avec le gouvernement mexicain a mis la guérilla dans l'impasse.
publié le 1er janvier 2004 à 21h34
(mis à jour le 1er janvier 2004 à 21h34)

Pour le dixième anniversaire de leur insurrection armée et le vingtième anniversaire de leur naissance, les zapatistes n'ont ­ a priori ­ pas prévu de célébration publique. Depuis près de trois ans, leur porte-parole, le sous-commandant Marcos ­ pourtant organisateur de nombreuses conférences de presse, d'une «réunion intergalactique» et d'une «caravane rebelle» marchant du Chiapas à Mexico devant les télévisions du monde entier ­ n'est plus apparu dans les médias.

«Depuis l'échec du dialogue entre l'EZLN (l'armée zapatiste de libération nationale, ndlr) et le gouvernement Fox, qui avait promis une "loi indigène" répondant aux revendications d'autonomie, bon nombre de militants ont perdu espoir. Mais structurellement, on observe que le soutien des communautés au mouvement zapatiste commence à décliner dès 1995, après l'accès d'enthousiasme lié à l'insurrection armée, explique Juan Pedro Viqueira, universitaire à Mexico. A ce moment, Marcos rompt avec le PRD, le parti de gauche mexicain, et s'est déjà disputé avec toutes les organisations paysannes qui le soutenaient. Dans les zones "zapatistes", sa consigne alors est de moins en moins respectée. Aux législatives de cet été, le PRI, l'ancien parti unique, gagne d'ailleurs la majorité des districts du Chiapas et le PRD se renforce.»

Miner les bases. Une analyse que Gaspar Morquecho, l'une des figures de la «société civile» de San Cristobal, engagé aux côtés des «insurgés» depuis plus de quinze ans, doit admettre