Washington de notre correspondant
Comme tout bon politicien texan, George W. Bush s'intéresse depuis longtemps à l'immigration en général et aux électeurs hispaniques en particulier. A dix mois de l'élection présidentielle, il a proposé hier une réforme majeure des lois sur l'immigration, qui, a-t-il déclaré, «fera de l'Amérique un pays plus généreux, plus humain et plus fort».
Constatant qu'avec 8 millions de clandestins «le système ne marche pas», Bush a proposé d'ouvrir à ceux-ci la possibilité d'accéder à un statut légal, un permis de séjour de trois ans. Cette «carte de travailleur temporaire» sera «renouvelable, mais elle aura une fin», a précisé le Président. Tout travailleur en situation irrégulière, de même que tout étranger désireux de se rendre aux Etats-Unis, pourra prétendre à ce nouveau statut pour autant que son employeur démontre qu'il est impossible de trouver des Américains désireux d'occuper son emploi. Avantage pour le travailleur : il sortira de l'ombre, aura droit au salaire minimum, aux protections sociales et à divers dispositifs d'aide au retour. Par ailleurs, Bush prévoit d'augmenter sensiblement le nombre des permis de séjour permanents ou green cards (actuellement, 140 000 cartes vertes sont distribuées chaque année).
Réserve de voix. Dans son discours, le président américain a souligné l'intérêt de la réforme pour l'économie (elle fournira des travailleurs non-qualifiés aux entreprises qui n'en trouvent pas) et la sécurité des Etats-Unis (elle donne