Copenhague correspondance
Au tracteur et au pied-de-biche, les habitants de Christiania et les dealers de «Pusher Street» ont démoli dimanche, avant d'y mettre le feu, les dizaines de petites guérites bariolées où les drogues douces étaient en vente libre depuis des dizaines d'années. Leur espoir: couper l'herbe sous le pied aux projets du gouvernement de «normaliser Christiania». Mais la police danoise n'est pas dupe : «La destruction des stands de drogues douces est un acte avant tout symbolique. La vente libre de haschisch continue et cela signifie que nos opérations continuent aussi.»
Bocaux de marijuana. Fondée en 1971 par quelques centaines de hippies, anarchistes et autres marginaux qui s'emparèrent d'un vaste terrain militaire désaffecté en plein coeur de Copenhague et s'autoproclamèrent «commune libre», Christiania a miraculeusement survécu, mais c'est aujourd'hui la plaque tournante des drogues douces en Scandinavie.
Si les drogues dures y sont officiellement bannies, champignons hallucinogènes et substances issues du chanvre sont en vente libre sur les étals de Pusher Street : savonnettes de haschisch, bocaux de marijuana, joints roulés main vendus à l'unité, à consommer sur place dans l'un des bars de Christiania ou à emporter.
Depuis leur arrivée au pouvoir, en 2001, les libéraux et les conservateurs menacent de mettre un terme à cette «expérimentation sociale» trentenaire. Le Parti du peuple danois (extrême droite), qui soutient le gouvernement au Parlement, ne ve