Washington de notre correspondant
Sans fanfare, l'administration Bush a décidé de retirer d'Irak une équipe de 400 inspecteurs qui participaient à la recherche du prétendu arsenal d'armes de destruction massive de Saddam Hussein. Composé jusque-là de 1 400 personnes, l'Iraq Survey Group, dirigé par David Kay, a passé au peigne fin l'Irak durant plus de sept mois sans trouver aucun stock d'armements chimiques ou biologiques. C'est l'existence supposée de ces stocks qui avait été invoquée par George W. Bush pour entrer en guerre. Mais les enquêteurs sont bredouilles. Leurs recherches ont déjà coûté des millions de dollars.
Coïncidence, ce discret retrait a été décidé alors qu'un prestigieux centre de recherche américain, la Carnegie Endowment for International Peace, publie un rapport très sévère sur la question. A le lire, non seulement les renseignements des services américains étaient gravement erronés, mais l'administration Bush a «systématiquement présenté sous un faux jour la menace des armes de destruction massive et des missiles balistiques irakiens (1)».
Aucune preuve. Les auteurs de ce rapport ont passé au crible toutes les déclarations des responsables de l'administration dans les mois qui ont précédé la guerre. Ils en viennent à constater que rien n'est venu corroborer l'idée d'une «menace immédiate» sur le monde. Il n'y avait «aucune preuve convaincante» que l'Irak était en train de reconstituer son programme nucléaire, écrivent-ils. Les inspecteurs des Nations unies