Bogota de notre correspondant
Devant les caméras, même menotté, Simon Trinidad a tenu à faire le «V» de la victoire. «Ce n'est pas un coup contre les Farc, a-t-il lancé aux journalistes. La lutte continue.» Samedi, au pied de l'hélicoptère qui allait décoller de Quito pour l'extrader en Colombie, l'ex-banquier, devenu l'un des chefs les plus radicaux des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, milices d'extrême gauche de 17 500 combattants), ne s'est pas démonté.
Silence. Il avait été arrêté la veille dans la capitale équatorienne, où, selon différentes hypothèses, il se reposait incognito ou préparait une réunion avec d'autres dirigeants. Quelques heures plus tard, enfermé dans un bunker à Bogota, il se réaffirmait en rébellion contre l'Etat avant de s'emmurer dans le silence. La justice colombienne, qui espère déterminer son rôle au sein des Farc, responsables d'attaques contre l'armée mais aussi d'enlèvements et d'attentats et liées au trafic de drogue, pourrait le condamner à plusieurs décennies de prison.
La «lutte» de ce cinquantenaire, issu d'une grande famille de la côte caraïbe colombienne, a débuté sur le tard. Dans ses jeunes années, celui qui ne s'appelait encore que Juvenal Ricardo Palmera se montre bon étudiant d'une université huppée de Bogota, avant de couronner son cursus à Harvard. Il accède ensuite rapidement à la direction régionale du Banco de Comercio, dans sa ville natale de Valledupar. «Je connais le système capitaliste, je l'ai pratiqué de l'i