Washington de notre correspondant
Afin de commencer l'année électorale en beauté, George Bush a décidé de promettre non seulement la Lune aux Américains, mais aussi, pour faire bon poids, Mars. La semaine prochaine, a indiqué son entourage, le Président devrait proposer un nouveau programme spatial en vue d'installer une présence humaine permanente sur la Lune et, à plus long terme, de planter le drapeau américain sur Mars. Le moment est bien choisi pour faire rêver les Américains : le robot à six roues Spirit inonde depuis quelques jours les écrans télé d'images rougeâtres du sol martien. La Nasa, démoralisée après l'explosion de Columbia en février dernier, reprend espoir : alors que le programme des navettes arrive en bout de souffle, il fallait trouver quelque chose d'autre pour éviter le dépérissement. Dans l'idée du Président, le premier pas sur Mars n'aura pas lieu avant une décennie.
Un peu de rêve. George W. Bush s'apprête donc à rééditer soit le coup de John F. Kennedy (qui avait, en 1961, lancé le programme Apollo, avec les formidables suites que l'on sait), soit le coup de Bush père (qui avait, en 1989, promis une colonie lunaire et une expédition martienne, mais sans suite). Bush junior a compris en tout cas que pour gagner les élections aux Etats-Unis, il fallait sortir du discours 100 % sécuritaire et instiller un peu de rêve.
La conquête martienne fait partie d'une sorte d'opération «shock and awe» (1), un bombardement d'annonces destiné, à l'aube de la camp