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Libération

Le président zambien ne sait barrir

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Un journaliste britannique risque l'expulsion pour avoir caricaturé le Président en éléphant.
publié le 13 janvier 2004 à 21h56

La Zambie n'est pas une version tropicale de la Ferme des animaux, qu'on se le dise. Pour avoir publié une satire inspirée du livre de George Orwell sur le pays dans lequel il vit depuis quarante ans, le Britannique Roy Clarke risque l'expulsion. Piqués au vif, le président Levy Mwanawasa, décrit comme un gros éléphant dans l'article publié début janvier par le quotidien The Post, et certains ministres portraiturés en babouins ont fait de la pochade une affaire d'Etat.

Précédents. Sous le coup d'un mandat d'arrêt, Roy Clarke se cache. La justice zambienne a octroyé jeudi dernier un sursis à l'écrivain, renvoyant au 26 janvier l'examen de l'affaire sur le fond. Mais il n'est pas sûr que le gouvernement suive les magistrats. Plusieurs étrangers ont déjà été expulsés du pays ces dernières années pour des accusations similaires. Le président Mwanawasa n'hésite pas par ailleurs à s'ingérer dans les affaires de justice : la semaine dernière, il a purement et simplement suspendu de ses fonctions le procureur national de Zambie chargé du procès de son prédécesseur. L'ex-président Frederick Chiluba comparaît depuis décembre pour le détournement de millions de dollars d'argent public pendant son mandat (1991-2001). Levy Mwanawasa, qui s'est fait élire il y a deux ans sur un profil d'incorruptible, veut s'assurer que ce procès symbolique aboutira rapidement à une condamnation.

Pour l'Institut des médias d'Afrique australe et Reporters sans frontières (RSF), la mesure prise contre Roy Cla