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Libération

Tirs nourris contre la stratégie de Bush en Irak

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Plusieurs rapports et l'ex-secrétaire au Trésor contestent le choix de la guerre.
publié le 14 janvier 2004 à 21h57

Washington de notre correspondant

Pour Bush, l'accalmie qui a suivi l'arrestation de Saddam Hussein est terminée : de tous côtés, la polémique sur la guerre en Irak repart. La Carnegie, prestigieux centre de recherche de Washington, a publié un rapport montrant que les informations sur la présence d'armes de destruction massive avaient sciemment été exagérées (Libération du 9 janvier). Puis l'ex-secrétaire au Trésor de Bush, Paul O'Neill, a jeté un pavé dans la mare, accusant l'administration d'avoir préparé cette guerre bien avant le 11 septembre. Enfin, l'US Army War College, qui forme les cadres de l'armée américaine, a publié un rapport dans lequel la guerre est qualifiée «d'erreur stratégique»...

Gaspillage. Bush, explique ce rapport, a des objectifs trop dispersés (destruction de toutes les organisations terroristes, chasse aux armes de destruction massive...) qui risquent de conduire à un gaspillage des ressources et de ne pas être «soutenables» dans la durée. «Les Etats-Unis sont capables de vaincre Al-Qaeda, mais ils ne peuvent pas délivrer le monde du terrorisme, encore moins du mal», résume son auteur, Jeffrey Record, pour qui la guerre en Irak n'a fait «qu'offrir au terrorisme islamiste un nouveau front au Moyen-Orient et détourner l'attention de la sécurité du territoire américain».

Le Pentagone a minimisé l'importance de ce rapport, laissant entendre que Jeffrey Record était peu représentatif des vues de l'armée. Pourtant, c'est un professeur réputé, auteur de six