Confronté à l'aggravation de la crise, avec des menaces de démission du président Mohammed Khatami lui-même, d'au moins dix ministres et vice-présidents et de 27 gouverneurs, le Guide suprême de l'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, est intervenu hier pour ordonner au Conseil des gardiens le réexamen avec moins de sévérité des dossiers des candidats écartés des élections législatives du 20 février prochain.
Sa déclaration ouvre la porte à une révision des dossiers et à la validation de la candidature d'une partie des candidats réformateurs. On ignore cependant combien des 3 600 candidats rejetés se verront admis à participer au scrutin. La plupart des 83 députés sortants invalidés, dont 80 réformateurs, devraient être autorisés à se représenter. A leur sujet, le Guide a affirmé que «si leur aptitude a été prouvée par le passé, le principe est qu'ils sont compétents, à moins que le contraire ne soit prouvé». Ceux condamnés à des peines de prison ne devraient donc pas pouvoir faire acte de candidature. C'est en recevant le Conseil des gardiens, un organe de surveillance conservateur non élu, dont six des 12 membres ont été nommés par lui, que Ali Khamenei leur a ordonné de réviser leurs invalidations.
A l'évidence, les menaces de démissions collectives des réformateurs ont été prises au sérieux. «Nous devons rester fermes et si un jour on nous demande de partir, nous partirons tous ensemble», avait insisté la veille le président iranien. Les députés réformistes invalidés s'étaient m