Rome de notre correspondant
«Je ne sais pas encore ce que je ferai quand je serai grand...» Le président de la Commission européenne, Romano Prodi, 64 ans, continue d'entretenir le suspense sur son avenir politique, après la fin de son mandat en octobre. Mais, de toute évidence, le «Professore» n'a plus la tête à Bruxelles et lorgne le fauteuil de président du Conseil italien, qu'il avait occupé de 1996 à 1998. Cela fait des mois qu'il fait figure de «candidat naturel» d'une grande partie de l'opposition aux prochaines législatives, en 2006. Et, surtout, de seul challenger capable, pour l'heure, de battre Silvio Berlusconi. Des trois candidats de la gauche (avec l'ex-communiste Achille Occhetto et le centre gauche Francesco Rutelli) qui dans le passé ont affronté le Cavaliere, Romano Prodi est d'ailleurs le seul à avoir triomphé. «Les élections n'auront lieu que dans deux ans», tente d'éluder l'intéressé. Mais, de facto, il ne s'interdit plus d'intervenir directement sur les questions italiennes et n'a même pas exclu sa candidature à la tête d'une liste d'opposition aux élections européennes de juin prochain.
Après sa nomination, en mars 1999, à la tête de la Commission, ses adversaires et rivaux pensaient s'être débarrassés de l'encombrant Professore. Mais celui-ci a toujours gardé un oeil sur l'Italie. En juin 1999, il maintient sa propre liste aux élections européennes. S'il n'y figure pas personnellement, il embarque des poids lourds de la politique transalpine et l'ancien