Paris a-t-il déjà enterré le président Mohammed Khatami et le mouvement des réformes en Iran ? Oui, si l'on en croit l'accueil réservé à l'hodjatoleslam Hassan Rohani, homme clé de l'appareil sécuritaire et personnalité du camp conservateur. En tournée personnelle, ce dignitaire religieux qui dirige le Conseil suprême de la sécurité nationale en Iran a été reçu mercredi et jeudi par Jacques Chirac, Dominique de Villepin et le président du Sénat, Christian Poncelet. L'homme est déjà un partenaire : fin 2003, il a dirigé les négociations entre l'Iran, l'Union européenne et l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) sur le dossier nucléaire, qui ont abouti à la signature par Téhéran du protocole additionnel au traité de non-prolifération, ouvrant toutes les installations nucléaires aux inspecteurs de l'ONU.
Le dossier nucléaire a été, mercredi, le sujet dominant de l'entretien d'une heure et quart entre le président français et son hôte iranien. A l'issue de celui-ci, Chirac a appelé l'Iran à appliquer «intégralement les engagements pris» dans ce domaine, ce qui augurerait d'«un nouvel avenir» entre Paris et Téhéran. Dominique de Villepin, lui, a souhaité hier que l'Iran aille «plus loin» sur le dossier nucléaire, en évoquant notamment «les attentes des Européens sur la suspension des activités d'enrichissement et de retraitement». Mais la question du nucléaire apparaît comme une page déjà tournée ou sur le point de l'être. Ce qui réunit aujourd'hui les deux pays, c'es