Kout envoyée spéciale
Entassés debout sur la plate-forme arrière de leurs pick-up japonais, les uns en uniformes bleus flambant neufs, les autres en civil, la tête couverte d'un chèche à damier rouge et blanc ou d'une cagoule, les nouveaux policiers de l'Irak post-Saddam semblent avoir envahi la ville qu'ils sillonnent à toute allure, arme à l'épaule. Aux carrefours, d'autres groupes contrôlent les véhicules et vérifient les passants, les palpent, les mains en l'air.
La petite ville de Kout, sur les bords du Tigre à 180 km au sud de Bagdad, a soudain pris des airs d'état de siège. La ville en majorité chiite, chapeautée par un petit contingent de soldats ukrainiens, n'a pourtant pas connu d'attentats. Elle a juste vécu trois jours de manifestations de quelques centaines de chômeurs réclamant du travail, rassemblements qui ont dégénéré en violences faisant une dizaine de blessés de part et d'autre. «Nous avons pris des mesures et cela ne se reproduira plus», assure le général Abdel Monem Abdoulazak al-Waïly, le chef de la police irakienne locale.
Promesse. Pour ce policier chevronné, il n'y a pas de mystère dans cette agitation. Les rassemblements du premier jour, dimanche, étaient spontanés, le fait de chômeurs alléchés par la promesse de nouveaux recrutements dans la police des frontières faite par les Ukrainiens, et dont la réalisation est sans cesse retardée. Les manifestations des deux jours suivants étaient en revanche, affirme-t-il, le fait de «fauteurs de troubles infilt