Bagdad envoyée spéciale
Après avoir défilé la semaine dernière dans les grandes villes du sud de l'Irak, les chiites irakiens ont manifesté hier, à Bagdad, pour appuyer les revendications du grand ayatollah Ali Sistani, qui réclame des élections directes pour restituer à l'Irak sa souveraineté. Encadrés par la police et un service d'ordre religieux, regroupés par quartiers, mouvements ou écoles de pensée, des dizaines de milliers de chiites ont scandé pendant plusieurs heures «Vive un Irak libre et uni», «Non à la colonisation», «Oui aux élections», «Non au terrorisme». Certaines banderolles avaient avec leur traduction anglaise. Les femmes étaient quasi absentes, à l'exception de deux rangs de militantes de noir vêtues.
Neutralité. Persécuté par Saddam Hussein, le clergé chiite a choisi la neutralité face aux forces américaines. Il insiste toutefois sur un transfert rapide de souveraineté aux Irakiens par la tenue d'élections au suffrage universel, ce qui avantagerait sa communauté, qui forme 60 % de la population. «Comme de Gaulle qui était opposé à la division de l'Allemagne, Sistani dit que l'Irak doit rester uni, explique, dans la foule, Salim Assaïdy, la cinquantaine, venu manifester à l'appel de la mosquée. Les Américains voudraient diviser le pays alors que nos peuples vivent unis depuis l'Antiquité. Nous ne voulons pas du fédéralisme. Les Kurdes ont, comme les chiites, beaucoup souffert du régime de Saddam Hussein, cela ne leur donne pourtant pas le droit de prendre l