Stockholm de notre correspondant

Mijailo Mijailovic a été reconnu coupable du meurtre d'Anna Lindh, la ministre suédoise des Affaires étrangères, poignardée le 10 septembre et décédée le lendemain. Mijailovic, dont le procès s'est terminé hier, à Stockholm, après trois jours de délibérations, va maintenant subir un examen psychiatrique approfondi, puis le tribunal rendra, dans quatre à cinq semaines, son verdict qui peut aller des soins psychiatriques à la prison à vie.

Aveux. Formellement, l'affaire était entendue dès le départ. Après avoir nié les faits pendant trois mois, Mijailovic, Suédois de 25 ans d'origine serbe, était subitement passé aux aveux une semaine avant le début du procès, après avoir pris connaissance du dossier d'accusation. Les preuves techniques étaient incontestables, notamment les traces d'ADN d'Anna Lindh et de Mijailovic retrouvées sur le couteau.

Dès lors, son attitude change du tout au tout. «J'étais désespéré, je me sentais comme un raté», répète-t-il plusieurs fois lors de sa première apparition au tribunal, mercredi. Grand, le crâne presque rasé, avec une barbe de quelques semaines, il dégage une impression de calme, tranchant avec sa réputation de psychopathe surmédicamenté et violent.

Mijailovic dit qu'il a vu Anna Lindh au dernier moment et a répondu à une impulsion. «Attaque», lui dit une voix «en serbe». Il bondit sur elle, la frappe de plusieurs coups de couteau, entre cinq et neuf selon le médecin légiste.

La procureure admet le déséquilibre